« L’analyse du gouvernement malgache a montré qu’au cours des dix dernières années, l’IITA a mis en lumière 830 millions de dollars US d’engagements de dépenses supplémentaires. »
Les résultats
Grâce aux données de l’IITA, le gouvernement de Madagascar découvre des millions de dollars consacrés à des projets humanitaires et de développement menés sur son territoire, dont il n’avait jusqu’alors pas connaissance. Ces informations très précieuses l’aident ainsi à améliorer la planification et la coordination de l’aide.
Planifier efficacement l’avenir
Les agents gouvernementaux parviennent mieux à planifier l’avenir lorsqu’ils utilisent les données prospectives de l’IITA pour connaître les dépenses que les donateurs comptent engager dans leur pays, plusieurs années à l’avance. L’analyse du gouvernement a montré qu’au cours des dix dernières années, l’IITA a révélé 830 millions de dollars US d’engagements de dépenses qui ne figuraient pas dans les données que le gouvernement avait obtenues directement auprès des mêmes donateurs.
Dans le graphique ci-dessous, on peut voir que l’outil de recherche en ligne de l’IITA d-portal a révélé une forte augmentation depuis 2015 du nombre de promesses de dons, ce qui n’est pas visible dans la base de données interne utilisée par le gouvernement pour gérer les fonds d’aide – l’AMP-Madagascar.
Les fonctionnaires s’appuient donc sur les données de l’IITA pour mieux planifier et coordonner les ressources domestiques qui doivent être déployées pour compléter les dépenses des donateurs externes. Par exemple, le ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène a créé une base de données appelée TrackFin qui utilise les données de l’IITA pour suivre tous les financements alloués à ce secteur. Les équipes sont ainsi mieux équipées pour identifier les risques de pénurie ou de duplication des services.
Collaborer avec de plus nombreux donateurs
Grâce aux données de l’IITA, le gouvernement collabore désormais mieux avec les donateurs et d’autres organisations qui ne lui transmettent pas directement d’informations sur leurs activités de développement ou d’aide humanitaire, généralement car elles ne sont pas représentées par un bureau national.
Actuellement, 38 des organisations (dont des gouvernements donateurs, des institutions multilatérales et des ONG) qui publient des informations sur leurs dépenses et projets dans le cadre de l’IITA ne figurent pas dans la plateforme AMP-Madagascar. Leurs données représentent 288 millions de dollars US supplémentaires de promesses de dépenses et plus de 300 millions de dépenses et versements réels pour des activités de développement et d’aide humanitaire.
En plus de ces ressources insoupçonnées, le gouvernement a aussi découvert ces organisations qui travaillent à Madagascar et dont il n’avait jusqu’alors pas connaissance. Grâce aux coordonnées obtenues par le biais de l’IITA, les agents gouvernementaux ont pu les contacter et commencer à travailler avec elles pour améliorer l’efficacité des activités de développement.
Gagner un temps précieux dans le traitement des données d’aide
Lors d’une étude pilote récente menée avec l’UNICEF (voir plus loin), le gouvernement a gagné un temps précieux en mettant au point un outil de synchronisation des données de l’IITA, qui lui a évité de devoir saisir manuellement les données d’aide dans la plateforme AMP-Madagascar. Grâce à cet outil, 118 projets de développement publiés par l’UNICEF au titre de l’IITA ont pu être automatiquement importés dans la plateforme.
Chronologie des événements
Au sein du gouvernement malgache, la gestion des données d’aide est confiée au Secrétariat technique permanent pour la coordination de l’aide (STPCA) qui relève du Bureau du Premier ministre. Cet organisme a été créé en 2008, en même temps que la plateforme AMP-Madagascar (développée par Development Gateway) qui est devenue la première base de données nationale de gestion des données relatives à l’aide destinée à Madagascar.
Étape 1
En 2011, le gouvernement a signé le Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement et réitéré ainsi son engagement en faveur de la transparence et de l’accès libre aux données relatives au développement. Cette même année, le gouvernement a décidé d’adhérer à l’IITA. En devenant membre, le pays s’est engagé à utiliser les données de l’IITA et à tâcher d’harmoniser les données recueillies par les fonctionnaires auprès des donateurs basés à Madagascar avec les données publiées au titre de l’IITA.
Étape 2
Pendant les quatre années qui ont suivi, la disponibilité des données de l’IITA a nettement augmenté. Entre 2011 et 2015, plus de 370 organisations ont commencé à publier leurs données. En 2015, grâce au soutien du ministère français des Affaires étrangères, le gouvernement s’est doté d’un outil d’importation permettant de saisir directement les données de l’IITA dans la plateforme AMP-Madagascar.
En 2017, le gouvernement a participé à un projet conjoint de l’UNICEF et de Development Gateway au cours duquel l’outil a été adapté. 118 projets de l’UNICEF ont ainsi pu être importés dans la plateforme AMP.
Prochaines étapes
Fort de la réussite du projet pilote, le gouvernement malgache compte intégrer d’autres partenaires dans son projet de synchronisation des données. La Banque africaine de développement et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) se sont déjà dit prêtes à faciliter l’importation automatique de leurs données de l’IITA dans la plateforme AMP nationale.
À Madagascar, tous les ministères reçoivent les données de l’IITA par le biais de cette plateforme afin de renforcer la coordination et la planification des ressources de développement.
Informations supplémentaires
Pour en savoir plus sur l’utilisation que le gouvernement malgache fait de l’IITA et connaître les enseignements tirés de cette expérience, lisez l’article intitulé Accroître l’utilisation des données de l’IITA à Madagascar et au Sénégal. Pour savoir comment accéder aux données de l’IITA, consultez la rubrique Utiliser les données.